[EN COURS] Héliane Le Tellier

[Ahziel]

Héliane esquisse un sourire, ne dissimulant pas un léger rire montant du fond de sa gorge.

- « Obéir ? J’ai passé la plus grande partie de ma vie sous les ordres de quelqu’un. Que ce soit en tant que nonne, que médecin, que chirurgienne ou guérisseuse dans la tribu. Alors oui, obéir, je sais faire. Donner mon avis quant à la manière de faire aussi, mais ça ne m’a jamais empêché de faire ce que je devais faire. »

Elle le regarde en coin, un fin sourire amusé flottant sur le bord de ses lèvres, attendant patiemment la suite qui ne se fait pas attendre.

- « Je recherche des hommes et des femmes solides, capables de garder la tête froide et de ne pas perdre de vue ce que j'attends d'eux. Entre ton deuil et tes aspirations, il y a de quoi douter...»

La jeune femme hausse un sourcil, ses yeux roulant un bref instant dans ses orbites, sans la moindre trace de moquerie dans son attitude, seulement un brin d’amusement.

- « Il y a un tout pour tout. Je sais faire la part des choses entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. A savoir que l’on apprend en permanence, pour cela, il suffit de vivre pour engranger des connaissances. Et toutes connaissances est bonne à prendre, même ce qui semble le plus inutile.
Concernant mon deuil, ça fait déjà quelques temps que je l’ai commencé et je ne sais pas si cela se finit vraiment un jour. Je sais seulement que, plus le temps passe, moins on y pense. Surtout quand on a l’esprit occupé.»

[Malheur / Falko]

- L'esprit occupé... répéta t-il. Il hocha la tête pour lui-même, probablement était-il convaincu en lui-même d'une réflexion qu'il se faisait alors. Et il ajouta à son attention : Pourvu que ça sonne ou que ça tambourine, les souvenirs s'éloignent.

Il se tourna enfin vers Héliane. Ses pupilles auréolés d'iris vertes sculptèrent sa silhouette avant de sillonner les traits de son visage et de fouiller ensuite son regard comme on explore un dédale troglodyte.

Alors dis-moi « Carillon », pourquoi n'as-tu rien rebâti depuis ; Trop peur de tout perdre à nouveau ?

[Ahziel]

La tête légèrement penchée sur le côté, un sourcil haussé et le nez levé en l’air pour regarder le Capitaine du haut de sa petite taille, la chirurgienne lui jette un regard inquisiteur et curieux, ses yeux aussi sombre qu’une nuit sans lune ne dévoilant que chaleur et bienveillance.

- « Carillon ? »

Un soupir outrepasse la barrière de ses lèvres, tordant ces dernières dans une petite moue amusée alors que ses yeux viennent brièvement se poser sur le carillon de bois fait par des petites mains enfantines malhabiles.

- « Ah ça... Disons que le temps de soigner les survivants, d’aller dans la ville portuaire la plus proche, trouver un bateau qui vienne jusque dans le Vieux Monde... Je ne suis arrivée ici que depuis quelques mois... Pour faire plus bref, ça ne fait pas encore un an que le drame s’est produit. Je ne sais pas si j’ai peur de tout perdre à nouveau ou tout simplement de tout recommencer. »

[Malheur / Falko]

- On a tous des bateaux à prendre pour des ailleurs qui nous attendent moins qu'on les espère... releva t-il. Puis, il rebondit sur la réponse à sa précédente question : Est-ce là ta plus grande peur ?

[Ahziel]

- « Hm... Difficile à dire. Je ne me suis pas penchée sur le sujet. C’est probable. Bien que j’hésite avec le fait de voir un cadavre se réveiller pendant que je l’étudie, outils en main. Ça m’est arrivé une fois, ce n’est franchement pas plaisant. Bien qu’il se soit avéré qu’il n’était en réalité pas mort. Il avait seulement été enterré vivant. »

Une grimace de répulsion prend place sur son visage, devenant même très pâle, ayant certainement revécu la scène en se la remémorant.

- « Enfin, l’un comme l’autre, n’étant pas quelque chose que j’aimerais revivre... Je dirais que ces deux histoires font parti de mes plus grandes peurs, sans distinction. »

[Malheur / Falko]

- Et ton plus grand espoir ? Continua t-il du tac-au-tac en maintenant son regard auréolé de mythes funestes.

[Ahziel]

- « Vivre. Vivre pleinement à nouveau. Et permettre à d’autres de pouvoir le faire. La vie trouve toujours un chemin, n’est-ce pas ? » lui offrant un petit air espiègle, un tantinet insouciant et rieur.

[Malheur / Falko]

- Comme la mort...

Il la regardait toujours, imperturbable dans son observation minutieuse du petit bout de femme.

Et c'est bien ce que tu risques de rencontrer tous les matins à frayer avec des Loups. Alors pourquoi ?

[Ahziel]

- « Parce que la vie, sans la mort, ne serait pas aussi captivante et enrichissante qu’elle devrait l’être. La première peut être un mensonge, mais la deuxième ne porte pas de masque. La deuxième permet de lever le voile qui recouvre la première et c’est là que les choses intéressantes commencent. »

Elle passe une main gantée dans sa crinière ébouriffée, affichant une moue aussi souriante que contrit.

- « La curiosité est vraiment un des piliers fondamentaux me concernant. Alors quoi de mieux qu’une famille dissonantes et disparates pour l’assouvir ? »

[Malheur / Falko]

- Si tu l'dis... Il haussa les sourcils.

A propos de curiosité justement... si la tienne, ou tout autre chose, t'a poussé à te commettre en fautes pour lesquelles la justice te recherche... ou toute autre personne lésée, par ailleurs, il est temps de me le dire. Et je te recommande vivement la sincérité, car tôt ou tard, les secrets ressurgissent et je n'aime rien moins que les surprises. Il y a des choses dont je peux m'arranger et d'autres non. A les découvrir trop tard, j'ai tendance à couper court... très court.

Son regard se fit inquisiteur et à l'évidence il attendait la pleine vérité.